Prothèses trapézométacarpiennes et prothèses digitales IPP

Prothèses trapézométacarpiennes et prothèses digitales IPP

1. Principe & fonctionnement de la prothèse

La prothèse KERI TOUCH® utilise un concept de double mobilité, initialement développé pour les prothèses de hanche, appliqué à l’articulation trapézo‑métacarpienne (base du pouce). Il comporte :

  • Une cupule (sphérique ou conique) scellée dans le trapèze ;

  • Un insert en polyéthylène hautement réticulé (PE) qui s’articule à la fois avec la cupule et la tête métallique, offrant deux degrés de liberté articulaires.
    Cette conception permet de réduire les risques de luxation et d’accroître l’amplitude de mouvement, tout en répartissant mieux les contraintes mécaniques.

 

2. Matières & composants de la prothèse

  • Cupules (sphériques ou coniques) en acier inoxydable, revêtues de titane et d’hydroxyapatite (HAP) pour favoriser leur fixation osseuse.

  • Insert : polyéthylène hautement réticulé (PE), durable et résistant à l’usure.YouTube+7kerimedical.com+7kerimedical.com+7

Tige (colonne métacarpienne) en titane (avec revêtement titane+HAP), disponible en plusieurs tailles (XS à 4), formes anatomiques (trilobées), et hauteurs variées (6, 8, 10 mm), pour adapter précisément à l’anatomie du patient.

3. Durabilité & résultats cliniques de la prothèse

  • Études à court/moyen terme montrent des résultats fonctionnels très encourageants (mobilité, soulagement de la douleur, satisfaction).ResearchGatePMC+1

  • À 2 ans de suivi :

    • Survie implantaire estimée à 96 %, taux de réintervention < 5 %.YouTube+3kerimedical.com+3ResearchGate+3ResearchGate

    • Douleur au repos est tombée à 0 (sur échelle DASH) chez la majorité des patients.

    • Force de préhension (pince pouce‑index) a significativement augmenté (~4,5 kg → ~7 kg).

Comparée à la trapézectomie classique, la prothèse permet une récupération plus rapide (retour au travail, meilleure force).

4. Mise en place chirurgicale de la prothèse

  • La chirurgie requiert un ancillaire spécifique de dernière génération pour positionner précisément les composants.

  • Il est impératif de centrer et positionner la cupule perpendiculaire à l’axe du métacarpien, pour maximiser la mobilité (jusqu’à 116°) et éviter les conflits intra-prothétiques. Un positionnement incorrect peut entraîner usure prématurée ou descellement.

  • L’intervention se déroule en plusieurs étapes : préparation métacarpienne et trapézienne, choix des composants adaptés, test de stabilité et de mobilité, suture et pansement.

Prothèse IPP (Interphalangienne Proximale)

Qu’est-ce qu’une prothèse IPP ?

La prothèse IPP remplace l’articulation située entre la première et la deuxième phalange (articulation proximale du doigt), souvent altérée par l’arthrose. Elle vise à restaurer une articulation mobile, réduire la douleur et permettre une fonction digitale plus fluide.

Différents types de prothèses IPP

  1. Spacers (espaces en silicone)

    • Appelés aussi « espaceurs », ils maintiennent un espace entre les os à l’aide d’un matériau souple (souvent du silicone).

    • Avantages : longue durée de vie, changement relativement simple.

    • Inconvénient : la mobilité diminue avec le temps à cause du dépôt osseux autour de l’implant.

  2. Prothèses articulaires à glissement ou charnière

    • Imitent une articulation naturelle, avec deux surfaces qui coulissent l'une sur l'autre, parfois inclinées ou fixes.

    • Fabriquées dans des matériaux biocompatibles comme des alliages chrome-cobalt, pyrocarbone, ou combinant métal et polyéthylène.

  3. Prothèse anatomique totale (ex. TACTYS)

  4. Dispositif modulaire non contraint conçu pour reproduire la flexion naturelle de l’articulation et respectant l’anatomie

    Matériaux courants et leur intérêt

    • Silicone médical (espaceurs) : souple, toléré, mais la mobilité peut décliner avec le temps.

    • Chrome-cobalt / pyrocarbone : résistants à l’usure et rigides, mais certains pyrocarbones peuvent entraîner un taux de révision plus élevé.

    • Métal + polyéthylène (glissement) : combinent robustesse et glissement fluide.

  5. Design semi-contraint (IPP2 par exemple) : préserve l’axe de flexion naturel, offre une bonne stabilité (flexion jusqu’à ~100°) et assure une fixation durable grâce à un revêtement titane poreux favorisant l’ostéo-intégration

    Procédure chirurgicale et post-opératoire

    • Préopératoire : bilan radiologique précis, évaluation de l’état osseux et ligamentaire. 

    • Intervention : réalisée en ambulatoire, sous anesthésie locale ou locorégionale. L’accès est possible par voie dorsale (via les extenseurs) ou palmaire selon les cas. 

    • Fixation de l’implant : soit cimentée, soit scellée, selon le type de prothèse.

  6. Après l’opération : soins de pansement durant environ 15 jours ; si voie dorsale, une attelle dynamique peut être prescrite pendant 4 à 6 semaines ; si voie palmaire, un strapping adjacent est appliqué. Mobilisation douce encouragée rapidemen

    Avantages et limites

    Avantages :

    • Diminution significative de la douleur.

    • Récupération de la mobilité (flexion moyenne obtenue d'environ 90° pour des articulations jusqu’à 110-120°).

    • Fonction améliorée pour actions simples.

    Limites :

    • Mobilité pas toujours pleinement rétablie, dépend de votre état initial et des soins post-opératoires.

    • Usure et nécessité de suivi régulier — certaines prothèses peuvent se dégrader plus vite selon l’activité.

    • Risques généraux : infection, raideur, déboîtement, os autour de l’implant, réactions biologiques, etc.

 

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